Doc 2

La promenade est un des éléments clefs pour qui veut comprendre les implications sociales des embellissements urbains des Temps modernes. Témoignant d’une sensibilité nouvelle portée à la nature et de l’ouverture progressive des villes sur la campagne environnante [...] Envisagée comme un lieu d’expression et d’interprétation des loisirs de la cour aux XVIIe et XVIIIe siècles, l’analyse de la promenade implique celle des principes d’urbanisation des activités aristocratiques et de la constitution de l’identité citadine d’un public élitiste. De fait, l’intitulé même de cette contribution exclut l’étude de la promenade du peuple. En France, le caractère public du jardin ne signifie pas non plus qu’il soit accessible à tous. Aux Tuileries, la présence de portes ou de grilles d’entrée, de fossés protecteurs, de portiers et de gardes assure une sélection des « citoyens qui se présentent sous des dehors honnêtes »

« Ce n’est pas qu’on ne puisse faire remonter à une antiquité reculée l’usage des promenades publiques […]. En France, il n’existait point, à proprement parler, de promenades publiques avant Louis XIV, sauf quelques plantations irrégulièrement alignées dans l’intérieur ou aux abords des grandes villes […] »
Adolphe Alphand et Alfred-Auguste Ernouf, L'art des jardins : parcs, jardins, promenades, Paris, 3e édition, 1886, p. 298.

Inspiré de Sandra PASCALIS, Vers une urbanisation des loisirs aristocratiques : la promenade urbaine comme lieu d’interprétation des loisirs de la cour dans la France des XVIIe et XVIIIe siècles, Presses universitaires François-Rabelais, Paris, 2005, pp. 45-60
Boulevard Saint Antoine, Paris
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